La maladie d’Aujeszky, ou pseudo-rage, pose un danger pour nos animaux, notamment chez les chiens et les porcs, ce qui inquiète particulièrement les chasseurs et éleveurs : infection virale. Ses symptômes sont parfois confondus avec la rage classique et c’est donc crucial de connaître les mesures préventives afin de préserver vos compagnons domestiques et les élevages porcins, notamment. Mais comment la reconnaître ? Voyons comment identifier les premiers signes et les mesures concrètes à adopter pour réduire efficacement les risques de contamination par ce virus.
Sommaire
- Comprendre la maladie d’Aujeszky
- Symptômes et modes de contamination
- Stratégies de prévention et de contrôle
- Le virus et sa biologie
- Enjeux et perspectives
Comprendre la maladie d’Aujeszky
La maladie d’Aujeszky qu’on appelle également pseudorage est une infection virale causée par un herpèsvirus spécifique. Elle affecte surtout les suidés (porcs et sangliers) mais certains mammifères peuvent aussi être touchés. Notons cependant que la maladie d’Aujeszky n’est pas transmissible à l’Homme (une bonne nouvelle).
En France, les élevages porcins sont officiellement reconnus exempts de la maladie d’Aujeszky et c’est le fruit du résultat combiné de la vaccination et des mesures strictes mesures sanitaires instaurées dès les années 1980. Cependant, malheureusement la maladie circule toujours chez les sangliers sauvages, avec une présence avec des variations régionales et leur surveillance reste donc primordiale afin de protéger tant les animaux d’élevage que la faune sauvage. D’où l’importance cruciale de cette surveillance pour préserver la santé des animaux.
Symptômes et modes de contamination
Manifestations cliniques
Comparons ici les symptômes de la maladie d’Aujeszky selon les espèces animales. On peut ainsi révéler les spécificités de chaque manifestation clinique.
- Porcs : Les porcelets sont particulièrement vulnérables, car ils ont une forte mortalité.
- Chiens : Chez les chiens, la maladie se manifeste par des démangeaisons intenses, des troubles neurologiques sévères et une peau hypersensible. L’évolution fulgurante et quasiment systématiquement mortelle, d’où l’importance cruciale d’avoir une prise en charge vétérinaire immédiate.
- Chats : pronostic reste fatal chez les chats.
- Équidés : symptômes nerveux similaires à la rage. C’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle pseudo-rage. Apparaissent alors agitation, des difficultés respiratoires et des tremblements incontrôlables avec une issue souvent fatale.
Chez le chien, la contamination par le virus de la maladie d’Aujeszky se fait principalement par l’ingestion de viande porcine ou de sanglier crue ou se fait principalement par contact direct entre porcs ou sangliers infectés. Le virus peut survivre dans l’environnement plusieurs jours, ce qui explique le risque de contamination entre espèces différentes.
Risques pour les animaux de compagnie
Examinons maintenant ce tableau comparatif des risques mortels et délais avant apparition de la maladie d’Aujeszky chez différentes espèces animales.
Espèce Animale | Délai d’Incubation | Issue de l’Infection |
---|---|---|
Chiens | 2 à 5 jours | Mortelle en 2-3 jours (évolution rapide, généralement en 2 à 3 jours ou 36 heures) |
Chats | 3 à 6 jours | Généralement mortelle (mort dans les 48h après les premiers signes), mais certains cas de survie ont été observés. |
Équidés (Chevaux) | 3 à 6 jours | Mortelle (en 24 à 48 heures) |
Porcs | Très variable | Les reproducteurs porcins peuvent présenter une perte d’appétit, de la fièvre, des troubles de la reproduction et des troubles respiratoires. Les porcelets peuvent présenter une mortalité importante avec de la fièvre et des symptômes nerveux. Les porcs charcutiers peuvent montrer une perte d’appétit, de la fièvre, des troubles respiratoires et des retards croissance. |
Malheureusement, aucun traitement curatif contre la maladie d’Aujeszky chez les chiens. Si vous avez le moindre doute, consulter sans délai s’impose car la maladie peut évoluer très vite. La prévention constitue la seule parade pour protéger vos animaux de compagnie contre cette infection. La vigilance passe notamment par le fait de proscrire toute viande de porc crue.
Stratégies de prévention et de contrôle
Les mesures sanitaires restent importantes pour les chasseurs et les éleveurs porcins car elles aident à réduire les risques de propagation de la maladie d’Aujeszky. Tout comme il est essentiel de se renseigner sur la vaccination avant de voyager, il est important de connaître les protocoles sanitaires pour cette maladie. Il faut notamment bien désinfecter le matériel utilisé à la chasse et éviter surtout de donner des abats de sanglier aux chiens.
La surveillance active et les protocoles d’éradication jouent un rôle vital pour la santé publique comme pour l’économie. Tout vétérinaire doit impérativement déclarer toute suspicion de la maladie d’Aujeszky à la DDETSPP (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations) et les éleveurs se doit également de signaler immédiatement tout cas douteux, car une traçabilité rigoureuse est un élément central du dispositif de surveillance.
Le virus et sa biologie
Le Suid herpesvirus 1 est l’agent responsable de la maladie d’Aujeszky. Ce virus a la particularité d’infecter le système nerveux central. Chez le porc, il arrive même qu’il franchir la barrière placentaire pour contaminer les fœtus. Notons que l’infection par le Suid herpesvirus 1 chez les autres animaux est inexorablement fatale, puisqu’il s’agit d’une infection sans issue.
Le virus de la maladie d’Aujeszky peut survivre sur des surfaces contaminées, ce qui complique sérieusement les mesures de biosécurité. La congélation, elle, ne détruit pas le virus qui conserve ainsi sa dangerosité même à basse température. À l’inverse, il devient vulnérable à la chaleur. Quant au nettoyage des zones infectées, les professionnels conseillent d’employer des solutions classiques telles que la chlorhexidine et l’iode, largement utilisées pour désinfecter les installations.
Enjeux et perspectives
Impact économique sur l’élevage
Les foyers infectieux de la maladie d’Aujeszky entraînent des répercussions majeures sur la filière porcine. Manifestement, l’État participe financièrement au coût des prélèvements et des analyses, voilà un soutien non négligeable pour les éleveurs. De plus, la quarantaine des exploitations est une mesure sanitaire stricte mise en œuvre dès les premiers soupçons.
Il est donc important de limiter l’exposition des chiens de chasse au virus afin de diminuer le risque d’infection. Pour cela, mieux vaut éviter de les nourrir avec des morceaux, des abats ou d’autres sous-produits venant de sangliers. Paradoxalement, la forte augmentation des populations de sanglier laisse craindre des contaminations répétées aux porcs d’élevage.
Recherche et innovations
À ce jour, il n’existe malheureusement aucun traitement ni vaccin canin contre la maladie d’Aujeszky. Heureusement, des essais de vaccins pour chiens sont en cours, ce qui constituent une lueur d’espoir pour les propriétaires d’animaux et les professionnels. Par exemple, le vaccin AUSKIPRA BK entraîne une production d’anticorps chez les chiens.
La recherche épidémiologique sur les réservoirs viraux s’avère importante puisqu’elle permet de mieux comprendre la diffusion du virus. En zone d’endémie, les populations de sangliers demeurent souvent porteuses de variants du virus, tandis que d’autres vecteurs potentiels de transmission sont en cours d’étude. La surveillance de la maladie d’Aujeszky reste donc primordiale afin d’anticiper et de réagir efficacement, en déployant mesures préventives et contrôles adaptées aux réalités de chaque territoire et de chaque élevage.
La maladie d’Aujeszky, représente un réel danger pour les chiens et d’autres animaux, nécessite une vigilance constante. La prévention reste primordiale, en particulier concernant la viande de porc ou de sanglier. Comme cette maladie engendre des risques sérieux, n’attendez pas pour agir pour protéger vos animaux – une consultation vétérinaire dès les premiers symptômes peut leur sauver la vie, puisqu’une prise en charge immédiate reste souvent cruciale pour un rétablissement complet.
FAQ
Quels sont les vaccins en cours de développement pour les chiens ?
Pour le moment il n’y a pas de vaccin autorisé spécifiquement pour les chiens contre la maladie d’Aujeszky. Le vaccin AUSKIPRA BK® qui est fait pour les porcs à la base est parfois utilisé chez les chiens mais on ne connaît pas encore bien son efficacité ni ses effets secondaires sur cette espèce.
Des études sont en cours pour voir si ce vaccin protège bien les chiens notamment en stimulant leur immunité cellulaire. Les premiers résultats montrent une production d’anticorps chez les chiens. Il reste à savoir si ces anticorps peuvent neutraliser le virus de façon efficace et durable. L’utilisation de ce vaccin doit se faire par un vétérinaire et sous sa responsabilité (c’est important).
Quelles sont les mesures de biosécurité recommandées en élevage porcin ?
Dans les élevages de porcs il est très important d’appliquer des règles de biosécurité strictes car cela permet d’éviter la propagation de maladies comme celle d’Aujeszky. Ces mesures incluent l’installation de clôtures (pour empêcher le contact avec les sangliers) et l’élaboration d’un plan de biosécurité pour toute l’exploitation. Il faut aussi désigner un référent biosécurité qui connaît bien les bonnes pratiques d’hygiène.
D’autres mesures sont importantes comme la mise en place d’un quai d’embarquement et d’une aire d’équarrissage. Il faut aussi une surveillance régulière avec des analyses sérologiques. Éviter de donner de la viande de porc crue aux chiens et limiter les contacts avec les sangliers est également crucial.
Quel est le rôle de la DDETSPP dans la surveillance de la maladie ?
La DDETSPP (Direction Départementale de l’Emploi du Travail des Solidarités et de la Protection des Populations) a un rôle notable dans la prévention et la surveillance de la maladie d’Aujeszky. Elle donne des informations et des conseils aux propriétaires de chiens de chasse et aux éleveurs de porcs sur les mesures de prévention à prendre.
Si on suspecte la maladie la DDETSPP explique les mesures à prendre comme la vaccination des chiens (qui n’est pas obligatoire) et les précautions à la chasse. Elle s’occupe aussi de la protection sanitaire des animaux veille au bien-être animal et participe à la certification des échanges et exportations d’animaux vivants.
La chlorhexidine et l’iode sont-ils efficaces contre d’autres virus ?
La chlorhexidine et l’iode sont des antiseptiques mais ils n’agissent pas de la même façon. La chlorhexidine est efficace sur les virus enveloppés tandis que les dérivés iodés ont une activité létale modérée sur les virus.
Les antiseptiques servent à détruire ou à empêcher le développement des microbes sur la peau ou les muqueuses. Aussi il est important de ne pas mélanger les différentes sortes d’antiseptiques car ils pourraient s’inactiver ou former des produits irritants.
Quels sont les coûts pour les éleveurs en cas de suspicion de la maladie d’Aujeszky ?
Si on suspecte la maladie d’Aujeszky les coûts pour les éleveurs peuvent être importants. L’État participe financièrement aux mesures de prophylaxie collective notamment en payant une partie des prélèvements et des analyses pour la surveillance sérologique.
Cependant si la maladie est confirmée l’élevage est placé sous arrêté préfectoral. Cela entraîne l’abattage de tous les porcins et la destruction du sperme des ovules ou des embryons. L’impact économique peut être très lourd voire dramatique et peut menacer certaines filières.