Aliments interdits pendant la chimiothérapie : guide nutritionnel pour s'alimenter pendant le traitement

Aliments interdits pendant la chimiothérapie : guide nutritionnel pour s’alimenter pendant le traitement

Idées principales Détails pratiques
🦠 Risques d’infection Éviter absolument les aliments crus d’origine animale et les produits non pasteurisés.
🧼 Hygiène alimentaire Laver soigneusement tous les fruits et légumes ou les éplucher quand possible.
🍽️ Perte d’appétit Fractionner les repas en 5-6 petites collations quotidiennes plutôt que 3 repas traditionnels.
🥩 Nutrition adaptée Privilégier les aliments riches en protéines pour maintenir la masse musculaire.
🧪 Interactions médicamenteuses Éviter le pamplemousse, le thé vert et les compléments alimentaires pendant le traitement.
🍷 Restrictions spécifiques Supprimer toute consommation d’alcool et limiter les produits à base de soja.

Avec mon expérience de médecin travaillant régulièrement avec des patients sous chimiothérapie, je constate souvent leur désarroi face aux questions alimentaires. Selon les données de l’Institut National du Cancer, plus de 70% des patients sous chimiothérapie rencontrent des modifications de leurs habitudes alimentaires pendant leur traitement. Je vous propose aujourd’hui un guide complet pour mieux comprendre quels aliments éviter pendant cette période délicate, tout en maintenant une alimentation équilibrée malgré les effets secondaires.

Aliments à éviter pendant la chimiothérapie pour limiter les risques d’infection

Lorsque vous suivez une chimiothérapie, votre système immunitaire devient plus vulnérable. J’insiste particulièrement sur l’importance d’éviter certains aliments qui pourraient vous exposer à des infections potentiellement graves. Dans mon service, nous voyons régulièrement des patients confrontés à des complications infectieuses qui auraient pu être évitées.

En premier lieu, les aliments crus d’origine animale sont à bannir absolument de votre alimentation pendant cette période sensible. Cette catégorie comprend :

  • Les viandes, poissons et fruits de mer crus ou insuffisamment cuits (sushi, carpaccio, tartare, huîtres)
  • Les œufs crus ou peu cuits (à la coque, mollets, pochés)
  • Les produits laitiers non pasteurisés ou au lait cru
  • Les charcuteries crues ou peu cuites

De même, les fruits et légumes non lavés ou mal nettoyés représentent un risque important. Je recommande à mes patients de toujours laver soigneusement leurs fruits et légumes à l’eau courante, voire d’éplucher ceux qui peuvent l’être, comme les pommes ou les poires.

Les jus de fruits frais non pasteurisés sont également déconseillés. Pendant mes gardes, j’ai pu constater que certains patients pensent bien faire en consommant des jus fraîchement pressés pour leurs vitamines, alors que ceux-ci peuvent contenir des microorganismes potentiellement dangereux dans leur état.

J’attire également votre attention sur les aliments des buffets en libre-service qui présentent un risque élevé de contamination croisée. Il est préférable de consommer des repas préparés à la maison, où vous contrôlez parfaitement l’hygiène.

Catégorie d’aliments Exemples à éviter Alternatives recommandées
Produits animaux crus Sushi, carpaccio, huîtres Poissons et viandes bien cuits
Produits laitiers Fromages au lait cru Fromages pasteurisés, yaourts industriels
Fruits et légumes Non lavés, crudités difficiles à nettoyer Fruits et légumes bien lavés, épluchés ou cuits

Quels aliments manger en cas de perte d’appétit pendant la chimiothérapie?

La perte d’appétit touche environ 65% des patients sous chimiothérapie et constitue un défi majeur pour maintenir un état nutritionnel satisfaisant. Dans ma pratique quotidienne, j’observe que maintenir un poids stable pendant le traitement améliore significativement les chances de succès thérapeutique.

Pour contrer ce problème, je conseille de fractionner les repas en 5 à 6 petites collations plutôt que 3 repas traditionnels. Cela permet d’augmenter progressivement les apports caloriques sans se sentir obligé de terminer une assiette copieuse. Cette approche fonctionne particulièrement bien avec les enfants comme avec les adultes, j’ai pu le constater avec mes propres patients comme avec mes enfants lors de périodes difficiles.

En cas de fatigue intense, privilégiez les aliments riches en protéines et en calories qui vous permettront de maintenir votre masse musculaire et votre énergie avec de petites quantités. Vous pouvez par exemple :

  1. Enrichir vos préparations avec du lait en poudre, de la crème fraîche ou du fromage râpé
  2. Ajouter des œufs dans vos plats pour augmenter l’apport protéique
  3. Incorporer des purées d’oléagineux (amandes, noisettes) dans vos smoothies ou yaourts
  4. Consommer des compotes enrichies ou des crèmes dessert protéinées

J’insiste auprès de mes patients sur l’importance de ne pas entreprendre de régime amaigrissant pendant cette période, même en cas de surpoids. La priorité absolue reste de fournir à votre organisme tous les nutriments nécessaires pour supporter le traitement et favoriser la récupération cellulaire.

Si les nausées constituent un frein à votre alimentation, essayez de manger de petites quantités d’aliments secs (crackers, toasts) avant de vous lever le matin. Pendant mes gardes de nuit, je garde toujours quelques biscuits secs à portée de main pour mes patients qui luttent contre les nausées matinales.

Les interactions entre aliments et médicaments de chimiothérapie

Certains aliments peuvent interagir avec vos traitements de chimiothérapie et soit en diminuer l’efficacité, soit en augmenter la toxicité. Ces interactions, souvent méconnues, méritent toute votre attention pour optimiser votre traitement.

Le pamplemousse et son jus constituent l’exemple le plus connu d’interaction alimentaire avec de nombreux médicaments anticancéreux. Ils contiennent des substances qui perturbent le métabolisme de certains médicaments dans votre foie, pouvant entraîner une accumulation toxique ou une diminution d’efficacité. Je recommande systématiquement à mes patients d’éviter complètement le pamplemousse pendant leurs traitements.

J’ai également constaté que le thé vert peut interférer avec certains traitements, particulièrement s’il est consommé en grandes quantités ou sous forme de compléments alimentaires. Il est préférable de l’éviter la veille, le jour et le lendemain de votre séance de chimiothérapie.

Les compléments alimentaires et produits à base de plantes représentent un réel danger pendant la chimiothérapie. Même si ces produits semblent naturels et inoffensifs, ils peuvent contenir des molécules actives qui interagissent avec votre traitement. Je me souviens d’un patient qui prenait du curcuma concentré et qui a vu l’efficacité de son traitement diminuer significativement. Consultez toujours votre médecin avant de prendre tout complément.

Concernant le soja et ses dérivés, je conseille de limiter leur consommation à un produit par jour, notamment pour les personnes atteintes de cancers hormonodépendants comme certains cancers du sein. Pendant mes consultations, j’explique souvent que le tofu ou le lait de soja occasionnels ne posent généralement pas de problème, mais qu’une consommation excessive pourrait théoriquement interférer avec certains traitements hormonaux.

Les boissons alcoolisées, même en petites quantités, sont fortement déconseillées pendant la chimiothérapie. L’alcool peut augmenter certains effets secondaires et perturber le métabolisme hépatique des médicaments. Je recommande à mes patients de remplacer l’alcool par des alternatives comme les jus de fruits dilués ou les infusions froides pour les occasions spéciales.

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